
À la fois lieu d’angoisse, domaine du grand méchant loup, ou de curiosité qui abrite les Schtroumpfs, la forêt est un lieu incontournable de nos vies. Pour les faire vivre et les protéger, le programme « Demain les Forêts » a été mis en place.
Julien Correia est enseignant-chercheur à l’ENSA de Lyon et originaire du Morvan. Lancé dans le cadre du programme national de recherche-action du ministère de la Transition écologique Érable, ce professeur a mis en place le programme « Demain les Forêts ». Son objectif : repenser notre manière d’habiter, de penser, et de gérer les forêts dans un contexte de crise environnementale globale.
32 % du territoire français était recouvert par les espaces forestiers en 2019. En 1908, c’était 19 %. Cette augmentation nous invite à penser que ces lieux ne sont pas en danger. Pourtant, les forêts dépérissent, la mortalité des arbres a augmenté de 80 % depuis 2013. Ceux-ci sont menacés par le réchauffement climatique, la pollution atmosphérique, les feux de forêt, mais également par une surpopulation de la vie sauvage qui s’attaque aux jeunes pousses, et un déclin du rôle des puits de carbone. Empêcher que les forêts ne meurent en silence, c’est la mission de « Demain les Forêts ».
Une équipe transdisciplinaire au service des forêts
Cette mission aura lieu sur les territoires du Morvan et du Châtillonnais, deux espaces forestiers riches en biodiversité, mais également menacés. Plusieurs acteurs se sont réunis sur place : des scientifiques, des habitants, mais aussi des artistes (violoncellistes, poétesse, …). Leur mission est de croiser leurs savoirs, d’échanger, pour fournir des théories répondant à une question : comment préserver la forêt en réinventant notre relation à elle ?
Cinq rencontres sont prévues d’ici 2027. Les trois premières auront lieu à Saint-Brisson (58), les 13, 14 et 15 juin. Au programme : visites de terrain, expositions, conférences et débats, projection de films, … La finalité serait la création d’une SynaGora, une assemblée formulant des propositions politiques intégrant la personnalité juridique des forêts, pour que les schtroumpfs puissent continuer de s’y promener.
© Luctheo
Thomas Laveau