Aux origines de Bibracte, sur les sommets de la première capitale de France.


-52 avant Jésus-Christ à Bibracte, capitale des Éduens : la Gaule se rassemble ! Une assemblée de tous ses chefs à lieu pour élire son généralissime : ce sera Vercingétorix.

2077 ans se sont écoulés depuis l’échec de Vercingétorix face à César. La Gaule a été dominée par les Romains, puis les Francs, pour arriver jusqu’à nous. Bibracte est-elle notre première capitale ? Le titre est accrocheur, mais cette réalité est seulement symbolique. Pourtant, le site existe toujours. Il a été baladé dans toute la Bourgogne, d’abord à Autun (Saône-et-Loire), puis à Beaune (Côte-d’Or), avant d’être fixé au mont Beuvray (Nièvre/Saône-et-Loire) en 1851.

À cette époque, de plus en plus de monde se réintéresse au passé. On se questionne sur les Gaulois, la Gaule, la vie telle qu’elle était il y a 2000 ans. On redécouvre les origines celtiques gauloises, mais aussi leurs spécificités. Souvent qualifiés de barbares, ils développent le savon ou l’émail. L’on redécouvre cet immense territoire qui court des Pyrénées aux Alpes, pour s’arrêter au Rhin. Les multiples peuples qui occupent cet espace intriguent ; parmi eux se trouvent les fondateurs de Bibracte : les Éduens.

C’est Jacques Gabriel Bouillot, un négociant en vin de Saône-et-Loire, qui retrouve le site entre 1850 et 1860. Il met à jour ce qu’il pense être le talus d’un camp romain, et met en doute l’hypothèse que Bibracte se trouve à Autun, la relocalisant au mont Beuvray. Le propriétaire des lieux entame les premières fouilles en 1864. En 1867, l’empereur Napoléon III alloue un budget à Jacques Gabriel Bouillot pour entreprendre des fouilles plus importantes sur place. Joseph Déchelette écrit Manuel d’Archéologie en 1999, il place Bibracte au cœur du monde celtique. Mais la Première Guerre Mondiale arrive, et le site perd peu à peu son intérêt pour les contemporains de l’époque.

Délaissé, mais pas mort ! C’est sous l’impulsion du premier ministère de la Culture de François Mitterrand en 1984, que les fouilles reprennent. Le président Français sollicite les archéologues du CNRS pour mettre sur pied un vaste programme de recherche archéologique, porté par une collaboration entre chercheurs européens. Aujourd’hui Sophie Grange, la directrice du site, explique que depuis 1984, 300 fouilles ont été menées, ce qui représente 5 % de la surface de l’ancienne cité fortifiée.

Le site est en accès libre de mars à novembre. Vous pouvez y déambuler librement parmi les vestiges de l’ancienne cité gauloise. Bibracte et sa forêt font partis des lieux naturels européens à protéger, et sont classés sites Natura 2000. Un musée accueille près de 50 000 visiteurs par an venus découvrir les modes de vie de nos ancêtres gaulois, les Éduens.

Bibracte accueille toute l’année des visites guidées, des ateliers pédagogiques et des chantiers de fouilles pour adolescents. Une manière de faire dialoguer passé et présent, pour que chaque génération participe à notre mémoire collective.

© Jollymama

Thomas Laveau